Ce mardi 7 octobre, la ville de Binche était le théâtre de la dernière épreuve du calendrier en Belgique, mais aussi le point final de la carrière de Adrien Petit, qui faisait ses adieux devant son public après quinze saisons dans le peloton professionnel.
C’était une journée particulièrement chargée en émotions pour le coureur français de 35 ans, qui avait terminé à deux reprises sur le podium de Binche-Chimay-Binche, dans le bastion du groupe Wanty et de la structure wallonne de Jean-François Bourlart avec son arrivée sur les pavés de la Grand-Place.
En présence de ses proches et de son fan club, le « bison d’Arras » a reçu un vibrant hommage de ses collègues avec une haie d’honneur au départ. Le fidèle coéquipier a ensuite assuré un brillant travail pour ses coéquipiers jusque dans les derniers kilomètres, avant de rallier une dernière fois la ligne sous une ovation.
Modèle d’abnégation et d’altruisme, Adrien Petit referme une carrière couronnée de neuf succès professionnels, de multiple podiums dont une prestigieuse médaille de vice-champion du monde Espoirs, ainsi qu’une précieuse expérience qu’il a mise à profit durant quatre saisons chez Intermarché-Wanty.
« Lundi, je suis parti à l’hôtel comme pour une course normale. Mais depuis, je vis surprise après surprise. Tout le monde me répète à quel point ce moment est spécial. Hier soir, notre cuisinier m’a préparé mon plat préféré, une carbonnade flamande, pour partager ce moment avec les coureurs et le staff. » « Et ce mardi matin, en arrivant au départ, j’ai découvert avec émotion la présence de mon fan club : 80 personnes ont fait le déplacement, parfois de très loin. Cela m’a profondément touché. Il y avait mes meilleurs amis, ma famille, ma femme, ma fille, mes partenaires d’entraînement… toutes les personnes qui m’ont soutenu durant mes 15 années de carrière. » « Ma fille Andrea avait même personnalisé mes bidons, comme elle l’a souvent fait avec ses petites attentions. Et dans le peloton, plusieurs collègues m’ont rappelé combien ils appréciaient le coureur et la personne que j’étais. Avant le départ, ils m’ont offert un moment très fort : une haie d’honneur au moment de rejoindre la ligne. Ce sont des gestes qui marquent, et qui me vont droit au cœur. » « J’ai toujours dû me battre pour faire ma place en travaillant pour les sprinteurs, et aujourd’hui, c’est une grande satisfaction de voir ces marques de considération, se sentir respecté tout en restant fidèle à moi-même. Je m’attendais à vivre des émotions, mais pas à ce point. Pour l’occasion, j’ai même mis mes lunettes UVEX pour me protéger… mais cette fois, des émotions ! » « J’ai eu la chance de vivre de ma passion pendant 15 ans, avec de très beaux moments. Cette décision a été longuement mûrie, et j’étais prêt à tourner la page. Je tenais à faire mes adieux à Binche–Chimay–Binche, une course que j’ai toujours beaucoup appréciée. Depuis l’annonce faite avec l’équipe, j’attendais cette journée avec impatience. Je suis reparti serein et le cœur léger, heureux de clore ce chapitre de ma vie dans un cadre aussi symbolique.»
