À 33 ans, Louis Meintjes a tiré sa révérence ce samedi 11 octobre sur le dernier Monument de la saison, le Tour de Lombardie. Le grimpeur sud-africain referme ainsi un chapitre de treize années comme cycliste professionnel, au cours desquelles il a atteint des records pour son pays, le continent africain, et marqué l’histoire de l’équipe Intermarché-Wanty sur le Tour de France.
Une carrière bâtie sur les Grand Tours
Sur les vingt Grands Tours auxquels il a participé, Louis Meintjes s’est hissé à trois reprises dans les dix premiers du Tour de France au classement final. Sa septième place en 2022 fait office de meilleure performance d’un coureur Intermarché-Wanty et d’un coureur africain dans l’histoire de la Grande Boucle, frôlant même la victoire lors de cette édition, seulement devancé à l’Alpe d’Huez par Tom Pidcock.
Un Sud-Africain façonné par la Belgique
C’est en rejoignant l’équipe wallonne en 2021 que le grimpeur de poche a retrouvé son meilleur niveau, celui qui lui avait permis de terminer huitième du Tour en 2016 et en 2017. Louis Meintjes adopte un style de course plus offensif et retrouve la voie du succès pour la première en fois en sept ans, vainqueur du Giro dell’Appennino. En août, il s’impose sur la Vuelta au sommet de Les Praeres et entre dans le cercle des vainqueurs d’étape sur un Grand Tour.
Septième du Tour de France 2022, dixième de la Vuelta 2022 et dix-huitième sur le Giro 2025 : c’est sous les couleurs de l’équipe belge Intermarché-Wanty qu’il obtient ses meilleurs résultats sur les Grands Tours. C’est d’ailleurs en Belgique que tout avait commencé pour Louis Meintjes. À 18 ans, il arrive en Europe au sein du club de Seraing en Juniors, avant de passer professionnel à 20 ans dans l’équipe MTN-Qhubeka.
L’ascension d’un talent africain
En 2013, il est vice-champion du monde Espoirs à Florence, revenu sur les talons de Matei Mohoric, et décroche la toute première médaille par un cycliste africain lors d’un Mondial sur route. Il devient champion national l’année suivante à seulement 20 ans, et champion d’Afrique en 2015. Ces premiers succès pros sur le continent africain sont suivis par les premières victoires en Europe, vainqueur de la Settimana Coppi et Bartali à 21 ans.
Avec Lampre-UAE Emirates en 2016, Louis Meintjes devient un prétendant sur le Tour de France et dans la lutte pour le maillot blanc face aux frères Adam et Simon Yates. En septembre, il a le privilège de représenter l’Afrique du Sud aux Jeux Olympiques d’été de Rio, et obtient la septième place. Un passage mitigé chez Dimension Data le conduit à se relancer avec Intermarché-Wanty, où il va améliorer tous ses résultats de référence.
Un leader respecté et exemplaire
En cinq années avec la World Team, Louis Meintjes s’est imposé comme un leader respecté par le calme, l’exemplarité et aussi la loyauté envers ses coéquipiers pour qui il n’hésite pas à se sacrifier, comme auprès de Biniam Girmay dans la lutte au maillot vert du Tour 2024, ou récemment pour soutenir Georg Zimmermann vers la victoire du Giro d’Abruzzo.
« Je suis très fier d'avoir été cycliste professionnel pendant treize ans. Enfant, c'était mon rêve : être assez bon pour intégrer le peloton professionnel. Je n'aurais jamais imaginé être en mesure de gagner des courses. Atteindre ce niveau était déjà un immense défi. Avec le recul, sachant combien il a été difficile d'y parvenir et d'y rester aussi longtemps, je considère cela comme un immense accomplissement. J'ai dû me battre pour y parvenir, partir de rien et trouver ma propre voie. J'ai dû saisir chaque opportunité qui s'est présentée, même si ce n'était qu'une course de plat aux Pays-Bas. » « Venant d'Afrique du Sud, j'ai passé tellement de temps loin de chez moi, de ma famille et de mes amis. Ce parcours m'a énormément appris et a fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Avec le recul, j'en suis vraiment fier. Ce que j'ai toujours aimé, c'est le processus : se préparer pour des objectifs et tout donner pour les atteindre. J'ai rencontré des gens formidables tout au long de ma carrière, et je tiens à remercier tous ceux qui m'ont soutenu. J'ai eu la chance de courir aux avant-postes et de me battre pour la victoire. Parfois, la chance était de mon côté, parfois non, mais tout s'est équilibré et je ne regrette rien. » « Le niveau du peloton ne cesse de monter, et à un moment donné, j'ai réalisé que je ne me battais plus pour le haut des classements. Je prenais des risques dans des descentes dangereuses juste pour rester au milieu du groupe, et ce n'était plus pareil. C'est pourquoi je pense que c'est le bon moment pour mettre un terme à ma carrière. Je me concentre également sur ma vie de famille. Je serai bientôt père et je veux me consacrer pleinement à ce nouveau rôle, comme je l'ai fait tout au long de ma carrière cycliste. J'ai vraiment hâte d'être là pour ma femme Laura et nos jumeaux qui arrivent. » « Cette saison, j'ai beaucoup pensé à l'avenir, à devenir père et à la vie après le cyclisme. J'ai trouvé étrange de courir pour la dernière fois en Lombardie samedi dernier. Honnêtement, il me faudra un peu de temps pour m'en rendre compte. Pour l'instant, je vais me concentrer sur ma vie de famille et continuer à pratiquer le sport différemment. Des amis m'ont lancé le défi de participer à l'Andorra Epic, une course de VTT, et je me suis également inscrit au marathon de Barcelone. Je vais prendre le temps de réfléchir à la suite, mais je veux trouver quelque chose de nouveau qui me passionne. »
Louis Meintjes Tweet