La lutte pour la défense du maillot rouge de leader de Odd Christian Eiking promettait de prendre une toute autre tournure ce samedi, à l’occasion de la quatorzième étape du Tour d’Espagne (2.WT, 14/08-5/09). Les coureurs étaient en effet confrontés à une arrivée au sommet de Pico Villuercas (14.4 km à 6,3%), après être passés par le Puerto Berzocana (7.7 km à 5,8%) et le Puerto Collado de Ballesteros, aux pentes ahurissantes (2.9 km à 13%).
En plus de la difficulté du parcours, la chaleur perdurait sur cette Vuelta, avec pas moins de 34 degrés recensés au départ à Don Benito. Après une dizaine de kilomètres, 18 coureurs sont partis, l’homme le plus dangereux étant situé à plus de 45 minutes au classement général. L’équipe Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux a ainsi accordé de la latitude à ce groupe de tête, qui a très vite compris qu’il allait se disputer la victoire d’étape, leur avance culminant à près de 13 minutes dans la phase finale.
Bien accompagné dans chacune des montées, Eiking a entamé l’ultime ascension dans un peloton d’une trentaine de coureurs, avec Jan Hirt, Simone Petilli, Rein Taaramäe et Louis Meintjes à ses côtés. Son dauphin au classement général, Guillaume Martin (Cofidis), a essayé de partir à mi-chemin, mais il a vu sa tentative annihilée, notamment par un marquage opportun de Meintjes. Opposant une admirable résistance face au rythme soutenu des Jumbo-Visma, Eiking pouvait également compter sur un impressionnant Taaramäe (34 ans), compagnon de chambre et lui aussi maillot rouge plus tôt dans cette Vuelta.
Ne concédant que 20 secondes à Primoz Roglic et 4 à Martin, le Norvégien, pratiquement imperturbable, a franchi la ligne d’arrivée avec la certitude de porter son maillot de leader pour la cinquième journée consécutive. Meintjes conserve lui aussi sa 14ème place au général. Demain, le peloton de la Vuelta se rendra dans les hauteurs de Castille-et-Léon, avec quatre « Puertos » au menu, et une arrivée en légère descente du dernier col, le Puerto San Juan de Nava.
La course était sous contrôle pendant une majeure partie de la journée et j’espérais que ce ne soit pas difficile outre mesure dans la dernière montée. Au final, j’ai malgré tout souffert. Les pentes n’étaient pas exagérément raides et il y avait un fort vent de face, donc j’ai pris des risques en m’abritant le plus possible dans les roues. Guillaume Martin a attaqué mais je savais que le vent de face rendrait tout effort compliqué. Quand on est arrivés à 3 kilomètres de l’arrivée, c’est à ce moment que j’ai eu la conviction de pouvoir rester leader de la course un jour de plus. Demain ? Garder le maillot rouge est de l’ordre du possible mais tout dépend comment mes adversaires exploiteront le parcours. Mes jambes sont en tout cas au rendez-vous.
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